Un élève observe une douche de fibres optiques, un autre pose la main sur un mur texturé, tandis qu’un camarade regarde attentivement des bulles circulant tranquillement dans un cylindre. Bienvenue dans La Bulle, la salle sensorielle de l’école primaire Beau-Séjour (Saint-Laurent).
L’installation répond aux besoins de quelque 35 élèves, principalement de jeunes avec trouble du spectre de l’autisme, mais également d’autres élèves des classes ordinaires présentant une hypersensibilité sensorielle. Pour certains, la salle est apaisante ; elle permet une meilleure autorégulation des émotions et une diminution des comportements perturbateurs. Pour d’autres, elle stimule leurs sens afin qu’ils soient plus réceptifs au monde extérieur et davantage disponibles aux apprentissages.
Un projet de longue haleine
La réalisation d’une salle sensorielle basée sur l’approche Snoezelen est un projet à long terme. D’abord, il faut trouver du financement (10 000 $ pour celle de l’école Beau-Séjour); la directrice Nada Haouili se réjouit d’ailleurs d’avoir obtenu un don de la Fondation Mirella et Lino Saputo. Entre la réception du chèque, à l’été 2023, et l’ouverture définitive de la salle, dix-huit mois plus tard, il s’est fait beaucoup de travail. Il faut d’abord trouver un lieu dans l’école, puis choisir le bon matériel, une opération réalisée avec le soutien de l’équipe des ergothérapeutes du CSSMB. Le matériel doit ensuite être mis en place d’une façon sécuritaire dans le local choisi. Enfin, la formation du personnel est essentielle si on veut tirer le plein potentiel de l’installation. LA formation a été offerte par Nathalie Bernard, éducatrice spécialisée à l’école de l’Amitié, du Centre de service scolaires des Patriotes. Mme Bernard est formatrice en approche Snoezelen et zoothérapeute.
Et ça fonctionne
Après une année, le personnel de l’école constate les effets positifs de la salle. Au premier chef une réduction du nombre de crises nécessitant l’action d’intervenantes et d’intervenants formés en mesures d’encadrement. On note également que les élèves fréquentant la salle présentent une meilleure concentration en classe. «L’installation offre un environnement apaisant où ils peuvent se détendre et se recentrer, ce qui aide à réduire le stress et l’anxiété», explique Nada Haouili, directrice de l’école.
On constate enfin que les élèves ressentent le besoin de retourner dans ce lieu sécurisant où ils peuvent interagir librement et sans pression. «Ce moment de détente leur permet, de même qu’aux intervenantes et intervenants, de vivre des moments positifs ensemble, de renforcer leur lien et d’ainsi améliorer l’efficacité des interventions», indique la technicienne en éducation spécialisée Amélie Lemay-Caron.
L’école compte maintenant poursuivre sa démarche pour créer un guide d’utilisation de la salle. Elle souhaite également aller encore plus loin dans ses interventions préventives en formant davantage d’intervenantes et d’intervenants afin de permettre à un plus grand nombre d’élèves d’avoir accès à la Bulle.