Tous les automnes, l’école Île-des-Soeurs (Verdun) invite les parents des élèves des classes d’accueil au dévoilement des activités qui leur sont destinées, notamment des conférences et des soirées d’information et note leurs propositions. Un père a alors suggéré de former un groupe pour jouer au soccer. La travailleuse sociale Valérie Lacasse a retenu l’idée et mis sur pied une équipe afin d’inviter les pères à faire de l’exercice, socialiser et s’amuser.«Plusieurs sont arrivés au Québec récemment et parlent très peu français. À la première rencontre, un père a demandé qu’on sépare les joueurs par pays et par langues, mais j’ai préféré créer les équipes au hasard. Ils doivent trouver un moyen de communiquer entre eux, avec les mots de français qu’ils connaissent», explique Mme Lacasse.
Le groupe est formé de 16 papas et de huit grands frères (âgés de 15 à 21 ans) ; des membres de l’équipe-école ont aussi participé à certaines rencontres, notamment Julie Paquin, directrice adjointe, Charles Robidoux Bouchard, enseignant d’éducation physique, Amit Lugun, enseignant en classe d’accueil et Celeste Villate, intervenante sociale et communautaire à la Maison d’accueil des nouveaux arrivants.
Au fil des joutes, les participants, qui proviennent de Colombie, d’Iran, de Libye, d’Argentine, de France et du Québec, ont appris à se connaître et à jouer ensemble. Mme Lacasse note qu’ils ont mentionné que le sport leur permettait de créer des liens d’amitié et se sont dit reconnaissants d’avoir cet espace à eux. L’activité a en outre permis à certains pères, surtout ceux récemment arrivés, de briser la glace avec des membres de l’équipe-école. «Ils sont plus à l’aise et commencent à développer leur sentiment d’appartenance. Comme je suis toujours présente sur le banc, j’échange avec eux et leur dis comment leur enfant va à l’école. Je développe un lien de confiance avec eux», explique la travailleuse sociale.
Mme Lacasse note déjà les retombées positives du projet : amélioration de la santé physique et mentale des pères, sentiment de fierté devant leurs enfants qui les voient jouer, plus grande participation aux activités de l’école ou encore ouverture à l’idée de demander du soutien psychosocial, lorsque c’est nécessaire.
Avec les beaux jours qui arrivent, Mme Lacasse sait que les membres de l’équipe vont se structurer pour continuer de jouer à l’extérieur.