Dans le cadre de la Semaine de la Terre, Franck Potwora, animateur de vie spirituelle et d’engagement communautaire à l’école secondaire Mont-Royal organise ÉCHO une activité à laquelle il convie l’ensemble des écoles secondaires du CSSMB, de même que quelques écoles privées. Il en discute avec Amélie Brault du Collège de Montréal.
Franck Potwora : Qu’est-ce qui a motivé votre intérêt à inscrire le comité Environnement du Collège de Montréal à ÉCHO ?
Amélie Brault : Le Collège de Montréal s’est senti interpellé d’embarquer avec son comité vert dans l’aventure ÉCHO, mettant l’accent au premier plan d’une formule « par et pour les jeunes ». Ayant œuvré pendant plus d’une vingtaine d’années dans les écoles publiques montréalaises, une des plus grandes révélations de ma carrière fut de constater que tout est possible lorsque les élèves occupent un rôle de premier plan dans les décisions et initiatives les concernant. Ainsi, ils peuvent se positionner concrètement et au cœur des opportunités qui ont du sens pour eux, tout au long de leur cheminement scolaire et dans la construction de leur identité en tant que citoyennes et citoyens de demain. Cette formule, rappelant la technique d’intervention du vécu partagé, est empreinte de sens, tant pour les élèves que pour les intervenants du milieu de l’éducation. Ayant résonné dans nos valeurs, cette formule nous a guidés naturellement à nous joindre à la première édition de cette belle aventure réunissant les forces des établissements publics et privés.
FP : En quoi la formule de l’accompagnement pédagogique par les organismes SUCO, Environnement Jeunesse et Éduconnexion est un atout dans la préparation des élèves à l’événement ? Est-ce ce que cette étape préliminaire de formation est un atout pour la réussite d’un projet ?
AB : En tant que responsable de l’engagement communautaire, cette occasion de travailler en concertation avec ces organismes s’est avérée une expérience concrète et fluide. Les intervenantes et intervenants de SUCO, Environnement Jeunesse et Éduconnexion s’étant directement présentés dans notre milieu de vie a permis, pour certains, de faciliter un premier contact concret avec des acteurs du milieu communautaire. Cette approche facilitante fut assurément une approche gagnante dans le cheminement de nos élèves qui peuvent se questionner en ce qui concerne leur place dans la société, leur impact et le sens auquel ils désirent donner à leur vie.
FP : Est-ce que le choix d’ECHO d’inviter les élèves de niveaux 1, 2, 3 et des classes d’accueil est un levier de motivation pertinent dans votre recrutement des élèves ? Y a-t-il davantage de difficulté à motiver les élèves les plus jeunes ?
AB : Une amorce visant à briser la solitude des adolescentes et adolescents vivant de l’écoanxiété est à mon avis essentielle afin de les rendre disponibles à vouloir se motiver. Les élèves au premier cycle du secondaire, étant en période exploratoire en tant que citoyennes et citoyens en devenir, peuvent être enclins à vouloir s’impliquer plus facilement dans des projets de mobilisation lorsque les conditions alliant des aspects ludiques et sociaux leur sont proposés. ÉCHO sera assurément une occasion pour nous rencontrer et ainsi favoriser le bris de l’isolement par sa proposition créative, engagée et empreinte de sens.
FP : Que pensez-vous de la thématique d’ÉCHO qui allie engagement écocitoyen et lutte contre l’écoanxiété ? Avez-vous observé que l’écoanxiété est un frein à l’engagement environnemental ?
AB : Bien que les élèves indiquent que l’écoanxiété peut faire partie de leur vécu quotidien, nous observons, à notre échelle, que l’engagement environnemental peut s’avérer être un défi qui peut s’avérer parfois trop grand, intangible s’il n’est pas morcelé, voire encadré par des éducateurs sensibles et à l’écoute des préoccupations de nos élèves. Les jeunes de notre comité vert, plaçant au cœur de leur philosophie la gratitude et la reconnaissance de la beauté de ce qui nous entoure, nous croyons que cette amorce, axée sur une approche contemplative de la beauté et la fragilité de notre environnement est un point de départ, lorsque partagé, qui nous permet de continuer d’avancer ensemble pour affronter les défis qui nous sont présentés.
FP : Enfin, de quelle manière ECHO, sa formule, ses intentions, son modèle d’organisation par et pour les jeunes rencontrent des cohérences avec votre travail d’AVSEC 😊 ? Pouvez-vous expliquer, s’il vous plaît ?
AB : Mon intention, en inscrivant le Collège de Montréal, fut de favoriser la construction de liens concrets entre les écoles publiques et privées autour d’un enjeu commun : nos préoccupations communes en matière d’environnement. Par sa formule axée sur le partage d’initiatives et de stratégies « par et pour les jeunes », le forum ÉCHO contribue à la concrétisation et à la célébration d’initiatives étudiantes originales ayant pour but de revenir à l’essentiel, la préservation et le soin de notre environnement, un petit geste à la fois.
Cette formule m’a permis, en tant que motivatrice auprès de nos élèves, d’accueillir, une étape à la fois leurs initiatives afin de faciliter le chemin à travers leurs actions, à transformer ces préoccupations en gestes concrets, en s’engageant, un geste à la fois pour continuer d’avancer tous ensemble.